Page:Urfé - L’Astrée, Troisième partie, 1631.djvu/1134

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

pour encores.

La Nymphe eust plus long-temps continué ce discours, n’eust esté que ne voulant guere demeurer en ce lieu pour les doutes où elle estoit entrée, et ayant à discourir longuement avec Galathée et Adamas sur les nouvelles qu’elle avoit receues, s’approchant de Damon, elle luy demanda comme il se portoit depuis qu’il avoit esté pensé, et ayant sceu qu’il se trouvoit un peu mieux, elle le laissa avec Madonte, ne voulant, disoit-elle, luy interrompre le contentement de l’entretenir en particulier ; et commanda à Silvie, et aux autres nymphes de demeurer aupres de Daphnide, et de sa compagnie, pour l’empescher d’ennuyer, et pour commencer à faire paroistre à Alcidon que les nymphes de Marcilly ne cedent point aux bergeres de Lignon.

Et à ce mot, prenant Adamas d’une main, et Galathée de l’autre, elle le retira dans la galerie, où les portes estans bien fermées, elle fit un tour tout entier sans luy rien dire, et puis enfin avec un visage tout changé de celuy qu’elle avoit auparavant, et tesmoignant assez de la peine où elle estoit, elle leur parla de ceste sorte, se tournant vers Adamas : J’ay à vous dire, mon pere, de grandes choses, et vous, à me donner le fidelle et prudent conseil que vous ne m’avez jamais refusé. Et