Page:Urfé - L’Astrée, Troisième partie, 1631.djvu/119

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chaire, et de mesme à Alcidon, et à tout le reste de la compagnie, chacun ayant pris sa place, Astrée se trouva aupres d’Alexis, et Leonide de l’autre costé, qui empescha qu’Hylas ne se peut mettre aupres de sa nouvelle maistresse ; et parce qu’il luy sembloit qu’elle s’amusoit trop avec Astrée, et qu’il ne pouvoit souffrir de se veoir privé si long-temps de son entretien, il l’alloit interrompant, et la contraignoit bien souvent de luy respondre.

Phillis prit garde au visage d’Astrée, qu’il l’ennuyoit, et qu’elle eust bien voulu en estre dechargée pour entretenir plus commodément cette druide, si ressemblante à son berger tant aymé, et pour descharger sa compagne d’une telle importunité, elle dit à Hylas : Mon feu serviteur, encore n’y a-t’il que les anciennes amitiez ; ceste maistresse que vous estimez si fort, est si belle, qu’elle ne faict pas grand cas de vous, revenez vers moy, qui vous ayme, et qui vous estime comme vous meritez. Hylas qui estoit passionnénent amoureux d’Alexis : Ma feue maistresse, dit-il à .Phillis, vous ne prenez pas garde à qui vous parlez, quand vous mettez en avant ces anciennes amitiez, car il suffit de les nommer telles pour me les faire hayr ; et pour vous monstrer que ce n’est pas d’aujourd’huy que j’ay ceste opinion, oyez des vers que j’ay faits il y a long temps sur ce sujet lors que venu