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Page:Urfé - L’Astrée, Troisième partie, 1631.djvu/1240

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en veniez avec moy à Marcilly, et qu’ensemble nous emmenions Alcidon et Daphnide avec toute leur suitte, et que nous les priions de quitter les habits si peu convenables à leur condition, et sans leur en dire le subject, nous nous prevaudrons de leur ayde, si nous en avons de besoing. Et demain j’envoyeray une littiere pour emporter Damon et Madonte, m’asseurant que si nous luy en donnons tant soit peu de cognoissance, il s’efforcera de sorte qu’il pourra bien supporter le bransle de la littiere. Mais, dit-elle, se tournant du costé d’Adamas, à propos du druide qui vint il y a quelque temps autour de Montbrison, qui devinoit et qui vivoit avec tant d’apparence de saincteté, il faut que vous sçachiez, mon pere, qu’il y est retourné, et qu’il recommence de faire comme la premiere fois. - O Madame ! dit le druide, que c’est un grand abuseur, et que si vous sçaviez en quoy Polemas s’en est voulu servir, vous jugeriez bien que l’un et l’autre est bien digne de chastiment, mais le discours en seroit trop long pour ceste heure que je vois le soleil se baisser si fort, que vous n’avez pas du temps à perdre pour vous en retourner de jour. Tant y a que si l’on s’en pouvoit saisir, vous descouvririez par luy tout le dessein de Polemas,