Page:Urfé - L’Astrée, Troisième partie, 1631.djvu/135

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mon devoir. – Mon pere, respondit Daphnide, et l’asseurance que j’ay en vostre preud’hommie, et la necessité que j’ay de vostre assistance, me feront tousjours remettre entre vos mains, et ce secret, et un plus grand encores, si j’en pouvois avoir. Et je dis, si j’en pouvois avoir, car je ne croy pas que jamais il s’en presente un qui soit plus important pour moy que celuy-cy. – J’estimeray, dit le druide, ma condition plus heureuse, lors que j’auray plus de moyen de m’employer pour vostre service. Et pour vous faire paroistre combien j’ay fait estime de vostre merite avant que d’avoir eu l’honneur de vous voir, si vous voulez prendre la peine de voir une galerie qui est en cette maison, vous trouverez que vostre pourtraict y est au rang qu’il merite. – Je n’eusse jamais creu, dict Daphnide, que chose si peu digne d’estre ny veue, ny conservée, eust esté si soigneusement recherchée par le grand Adamas. Toutesfois, puis que cela est, je veux croire que les dieux qui sont bons, vous ont donné cette curiosité, afin de m’ayder en cette occasion, dont tout mon repos, et contentement peut proceder. Et pour vous dire ce que c’est, je le feray avant que de partir d’aupres de vous, aussi a-ce esté la principale occasion qui m’a conduite icy. Cependant, mon pere, dites-moy, je vous supplie, en quel lieu de cette contrée est la fontaine de la Verité