Page:Urfé - L’Astrée, Troisième partie, 1631.djvu/471

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de laquelle ses compagnes l’avoient chargée. Et y adjousta qu’elles s’estimeroient grandement favorisées de luy si, sans plus dilayer, elles pouvoient l’emmener à leur retour pour cest effect. Et ensemble le supplioient d’ordonner à la belle druide sa fille, et à la nymphe Leonide de vouloir honorer ce sacrifice de leur presence.

Le druide luy respondit : Belles, et discrettes bergeres, vostre requeste est juste, et moy tellement obligé de procurer que le grand Tautates soit honoré, et servy en cette contrée que, pour-veu que vous m’accordiez une chose que je vous demanderay, je suis tout prest de faire tout ce que vous voulez de moy. – Je ne croy pas, respondit Diane qu’il y ait entre nous, bergere qui ait la hardiesse, ny la volonté de refuser ce qu’il vous plaira de nous ordonner. – Je vous demande, donc, reprit Adamas, que vous demeuriez encores aujourd’huy en ceste maison, tant afin que j’aye plus longuement le contentement de vous voir, que pour avoir le loisir de donner ordre à toutes les choses necessaires au sacrifice, et je vous promets que demain je vous reconduiray en vostre hameau, et qu’encores je supplieray ceste belle dame, dit-il, se tournant vers Daphnide, de vouloir prendre la peine d’assister à ceste action de grace, tant pour rendre cet honneur à nostre grand Tautates que pour vous obliger toutes, et ne point rompre si tost ceste