Page:Urfé - L’Astrée, Troisième partie, 1631.djvu/773

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que s’il estoit necessaire de corrompre celuy qui gardoit Arimant, il le pust faire en la luy donnant, et luy en promettant encore d’avantage.

Soudain qu’Arimant l’apperceut, car ce fut le capitaine du chasteau qui le luy conduisit : Et bien, mon amy, que m’apportes-tu, la mort ou la vie ? – Seigneur, luy respondit-il tout haut, je ne vous apporte point de mauvaises nouvelles, sinon que le roy Gondebaut n’estant point arrivé, le vaillant Bellimart n’est non plus de retour, si bien que mon voyage a esté en vain. J’ay trouvé l’un de vos parens qui s’est fort enquis de vos nouvelles, et qui vous offre toute sorte d’assistance aupres du roy, et de Bellimart, s’asseurant qu’il n’y sera pas sans faveur. Du reste, mon voyage a esté inutile, et je croy qu’il faudra que j’y retourne bien tost, parce qu’on y attend le roy de jour en jour. – Tu m’eusses faict plaisir, dit Arimant, de l’attendre, et non pas de revenir avec si peu de contentement pour moy. – Seigneur, respondit-il, j’ay eu peur que mon sejour ne vous fust ennuyeux, et aussi que vous ayant laissé sans personne pour vous servir, j’ay pensé bien faire de ne demeurer pas d’avantage inutilement. Le capitaine alors ; prenant la parole : Il ne faut point, luy dit-il, vous fascher, car ce qui ne s’est peu faire à ce coup, il’s’achevera à un autre voyage, et je croy selon les nouvelles que nous en avons que, si le roy n’est arrivé à ceste