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Page:Urfé - L’Astrée, Troisième partie, 1631.djvu/840

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trompe, ce sont les mesmes caracteres que les premiers. Et lors elles leurent toutes ensemble telles paroles :

Souspirs

I

Souspirs, enfans de ceste pensée qui sans cesse me tourmente, comment par vostre violence n’esteignez-vous le feu de mon ame, ou comment ne l’allumez-vous de telle sorte qu’il me puisse consumer entierement ?

II

Souspirs, qui souliez estre le soulagement de celuy de qui la douleur vous conçoit, pourquoy à mon dommage changez-vous ceste coustume, rengregeant les cruels desplaisirs qui me tourmentent ?

III

Souspirs, si vous sortez du profond de mon cœur avec une si grande peine, pourquoy ne l’emportez-vous plustost où vous allez, afin de me donner, ou la mort, en me la ravissant, ou la vie, en la portant au lieu où est la source de ma vie ?

IV

Souspirs, puis que c’est mon cœur qui vous donne naissance, et que l’Amour est celuy qui vous envoye