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Page:Uzanne - Contes pour les bibliophiles, 1895.djvu/110

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plaisir de feu Bernard d’Isgny, ou qu’ils soient les seuls survivants de ces lots innombrables de livres qui, si j’en crois Frédéric Soulié, étaient, vers 1840, immergés par milliers en haute mer pour désencombrer les éditeurs. — Ils sont uniques ! uniques ! uniques ! Je le puis proclamer. — Aussi je songe avec une morgue très castillane à l’ahurissement des bibliographes futurs, lorsque ces ouvrages singuliers apparaîtront dans ma vente post mortem avec des demi-reliures genre Thouvenin, exécutées par le maître Cuzin, ou vêtus de plein cuir ciselé avec des rinceaux et des rosaces cathédralesques, exécutés par les plus habiles relieurs faussaires de cette époque. — Quel tapage, alors, mes amis, chez la gent bouquinière ! — La Bibliographie des ouvrages illustrés du xixe siècle sera toute a refaire, et l’âme de Jules Brivois hurlera plaintive, lointaine et désespérée dans les profondeurs inconcevables de l’Enfer des Bibliophiles.


Vignette de Louis Boulanger pour les
(Fiancés de Devonshire)