Page:Uzanne - Contes pour les bibliophiles, 1895.djvu/17

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quelque distance, l’air nerveux, et tapotant d’une main distraite sur la table du Jardin peinte en vert tendre.

Piqué par l’ironie des reproches sans doute mérités, ceux-là seuls qui touchent, il a pris l’Almanach des Muses, et, cherchant une réponse, il n’a trouvé à souligner que ces deux pauvres vers d’un quatrain de M. le marquis de Fulvy :

Ce doit être un bien triste vœu
Que le vœu de plaisanterie !

Contre cette accusation de gaieté, Elle, secouant tristement la tête, a tout aussitôt protesté par ce vers pris dans une pièce du Petit Veillard, adressée

À Monsieur ***

Qui me faisoit compliment sur ma prétendue gaieté :

Je n’ai de la gaieté que comme on a la fièvre.

Et Elle s’est levée d’un air de fierté offensée, et elle est rentrée au château, tandis que Lui restait sous la charmille, le sourcil froncé, plus nerveux qu’avant et continuant machinalement à feuilleter l’Almanach des Muses.

Mais ne pourrait-on trouver les noms de ces amoureux disputeurs,