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À ALBERT ROBIDA
MAISTRE IMAIGIER
EN ÉPISTRE DÉDICATOIRE



Ce m’est un plaisir, — Je pourrais et devrais même dire un devoir, — mon cher compagnon de plume et de crayon, d’inscrire votre nom sonore, ami de tous ceux qui aiment encore, en ce temps refroidi, la fantaisie et l’imagination agissantes, en tête de cet ouvrage dont vous êtes, sinon le père absolu, du moins le véritable metteur en scène et l’inépuisable illustrateur.

Sans l’appui de votre admirable faculté de travailleur, réalisant prestement toute idée émise, avant même qu’elle ne se soit évaporée en rêve indécis, sans le concours de votre génie d’assimilation apte à vibrer à tous les sons de cloche de la pensée et sous l’impression de tous les paradoxes développés an cours d’une conversation littéraire, il est presque certain que ces divers Contes pour les Bibliophiles se seraient envolés en vaines paroles, dans la fumée des cigarettes dont les spirales bleuâtres semblent, parfois, soutenir et envoiler la vague chevauchée des projets enjôleurs qui nous hantent au passage.

Ce fut il y a cinq ans, il vous en souvient, au cours de la dixième année d’existence de cette lourde revue Le Livre, dont vous étiez devenu sur le tard un précieux collaborateur, que nous échangeâmes, en une heure de répit, certains propos de Bibliofolie amu-