Page:Uzanne - Contes pour les bibliophiles, 1895.djvu/76

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de cire craquelée, des livres vénérables ressemblant à des missels gothiques un peu fatigués, dont les reliures de peau étaient zébrées de signes ou de cachets japonais, et différents objets parmi lesquels une aumônière blasonnée et une croix d’or.

« Voilà, dît Me Larribe, les archives de la maison de Fokio, jadis si florissante et dominant de son castel plus de quarante lieues de montagnes et de plaines. de rivages et d’îles dans la province de Ksiou… — presque Coucy, — mais ne nous attendrissons pas et passons aux preuves qui vont justifier mes théories… Ritzou, préparez vos papiers, moi je parle !… En l’an de grâce 1395, le croissant menaçant la crois, les hordes ottomanes du victorieux sultan Bajazet lancées sur les provinces du Danube, menaçant de destruction toute la chrétienté, un grand nombre de chevaliers français, et des plus illustres, reprirent la tradition des croisades et marchèrent au secours de Sigismond de Hongrie. Vous savez comment, sur le champ de carnage de Nicopolis, pérît toute cette vaillante chevauchée. Sous des tas de cadavres, sous les armures écrasées vomissant de larges ruisseaux rouges, les Turcs recueillirent quelques blessés bons à