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Page:Uzanne - La Reliure moderne.djvu/111

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de belles Heures, richement historiées, couvertes de veluyau vermeil à deux fermoirs d’or, lesquelles Heures, y est-il dit : « Monseigneur a fait faire par ses ouvriers. »

L’Industrie des Relieurs était entravée par un grand nombre de lois d’exception, et par des privilèges dont jouissaient surtout alors les corporations des orfèvres ; les attributions du Relieur consistaient à recouvrir les ais de bois de peau de cerf, de peau de truie ou de parchemin, et à les décorer de quelques empreintes ou marquetages, après quoi ils passaient aussitôt aux mains des orfèvres, qui, en dehors des habitants des couvents, monastères ou abbayes, avaient seuls droit de faire des couvertures en or, argent ou laiton, et même de vendre le veluyau, le camoeas et autres riches étoffes frétées de perles et chappitulées de plusieurs soies. — L’ouvrage revenait alors chez l’ouvrier relieur pour la dernière toilette ; il le couvrait d’un étui, d’une chemisette de chevrotin ou bien d’une soie peluche nommée cendal, afin de le préserver de toute souillure manuelle et du contact de l’air et de la poussière. — Quoi qu’il en soit, l’art du Relieur était un art de second plan, ne laissant ni initiative, ni recherche au génie de l’exécutant. Le joaillier-sertisseur était grand maître par devant tous.

« La découverte de l’imprimerie, qui popularisa le