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Page:Uzanne - La Reliure moderne.djvu/213

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La souplesse tint lieu de solidité
On sacrifia tout à l’élasticité.
. . . . . . . . . . . . . . . .
Les amateurs outrés de tant d’insouciance
Firent relier longtemps leurs livres hors de France,
Et chez nous ce bel art retombait au néant,
Alors que s’établit le fameux Bozérian.

Lesné ici exagère fortement le mérite de Bozérian, qui, ainsi que Courteval, sévissait en France au début de ce siècle, à l’heure où le premier Empire inspirait à la dorure des livres cet horrible style pompier renouvelé des Romains. Bozérian l’aîné ne fut pas un rénovateur ; le très cher Bibliophile Jacob disait de lui avec justesse « qu’il distribuait en même temps la dorure, le tabis, la mosaïque et le mauvais goût ». Il employait le maroquin à grain long et imitait sans y apporter aucune originalité la manière anglaise avec ses fers à froid et ses dorures à la grecque. Ce relieur de Baour-Lormian et de tous les bardes de l’Empereur eut cependant une qualité maîtresse, il laissa plus de témoins qu’aucun autre de ses prédécesseurs, et il eut pour les marges des attentions touchantes. Son frère, le Bozérian de la Restauration, fut le véritable « Brummel de la Reliure », le grand tailleur d’Atala et du Génie du christianisme. Il mérite plus de sympathie, car il fît preuve d’un goût assez sûr et d’une bonne exécution en son métier.

Il nous reste à parler de son élève, du grand maî-