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Page:Uzanne - La Reliure moderne.djvu/27

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D’innombrables rapports de Délégations d’Ouvriers Relieurs aux Expositions plus ou moins internationales ont suffisammenf, jusqu’ici, distillé l’ennui sur leur clientèle spéciale, pour que je songe à publier quoi que ce soit d’analogue. Je ne voudrais, pour rien au monde, éteindre votre humour dans les caves du métier, et je ne vous propose même pas une croisade contre tous les tailleurs de maroquin qui se sont fait un nom peut-être discutable, vis-à-vis d’un public trop facile à surprendre ; vous vous dites profane, parce que vous n’avez pas l’art de vous évanouir avec sincérité devant Trautz-Bauzonnet, le Victor Hugo du genre, et je sais que les petits-maîtres de la fantaisie et de l’ingéniosité vous émoustillent mieux que les bonzes du Jansénisme. — Tant mieux, c’est bien pourquoi je m’adresse à vous en me flattant de vous séduire. »

Je commençais à considérer l’insinuant Rouveyre avec intérêt ; il poursuivit :

« Ce que je voudrais vous voir écrire, ce serait un aimable traité tout personnel et primesautier, sur le goût qu’un amateur doit apporter dans l’habillement et la décoration extérieure de ses livres ; rien de classique ou rien d’orthodoxe, une simple causerie intime en dehors de tout esprit de parti et même de toute technologie terre à terre. Faites litière des idées reçues sur la question, dédaignez le qu’en dira-t-on, et ne vous inquiétez ni des