Page:Uzanne - La Reliure moderne.djvu/69

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limpides et fraîches auxquelles ils pourraient aisément puiser sans défiance, en cas de besoin.



II


Il est permis de dire, à propos de l’origine de la Reliure, selon le cliché trop connu, « qu’elle se perd dans la nuit des temps les plus reculés ». Dans la galerie assyrienne du British Museum, on peut voir parmi les figurines de la collection Layard des sortes de Reliures en terre cuite, très simples de décoration, qui servaient de couvertures à de petits ouvrages ayant la forme d’un mince in-8°. Quelques-uns de ces primitifs bibelots, endommagés par un choc, laissent voir, à travers les brisures des plats, quelques pages écrites également sur de minces tablettes en terre cuite. Il serait donc plausible d’avancer que ces étranges livrets de terre cuite étaient des agendas assyriens, des cahiers de notes sur lesquels les efféminés habitants de Ninive inscrivaient leurs joies, leurs tristesses et leurs rendez-vous.

À Rome, — bien que la forme des Livres n’exigeât pas que les feuillets fussent pliés, — le commerce de la librairie comprenait différents états, à savoir : le librarius, le bibliopola, le librariolus, le glutinator et le bibliopegus ; ces deux dernières professions se rapprochaient surtout de ce que nous entendons aujourd’hui par Relieur. Leur emploi consistait à coller les