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Page:Uzanne - Les Deux Canaletto, Laurens.djvu/106

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LES DEUX CANALETTO.

Bellotto échouent à Varsovie et, en peu de temps, l’artiste reste seul, ses deux généreux protecteurs étant morts coup sur coup, en 1763. Alors, il songe, un peu tard, à se faire payer les toiles qu’il put confectionner pendant huit ans pour Bruhl toujours à court d’argent. La famille l’évincé. Il parvient à reprendre ses toiles et, pressé par le besoin, cède le tout pour 4 200 écus.

Comme il n’était pas homme à se laisser désarçonner par l’adversité, l’ex-peintre du Roi rentre à Dresde, se montre partout en public et, six mois après son retour, en 1764, il parvient à se faire élire membre de l’Académie de peinture.

Pendant quatre années, il complète sa série des toiles dresdoises qui, aujourd’hui, au nombre de trente-sept, sont réunies dans la galerie de cette ville. Sa carrière a été rapide. Il a quarante-quatre ans le 30 janvier 1768. Moins de deux mois après, la nouvelle arrive d’Italie que l’oncle Antonio est mort.

Il n’existe donc plus désormais qu’un seul Canaletto dans le monde : il convient que cela soit reconnu par un honneur éclatant. Aussi bien le désir de Bernardo Bellotto se voit-il réalisé en quelques semaines. Le roi Stanislas Poniatowsky appelle à Varsovie l’artiste en lui offrant le titre de peintre de cour.

Ce fut là qu’il vécut dans la paix et les honneurs jusqu’en 1780, année où il mourut le 17 octobre sans que rien dans sa vie, sauf son œuvre, n’ait paru digne d’être retenu par l’histoire. Cette vie du second Canaletto, toute-