Femme qui ne se treuve point se treuva par hasard en cette admirable marquise, le parangon de la Pré- cieuse esclairée dont le difficile et médisant Talle- mant a pu escrire : « Jamais il n’y a eu de meilleure amie. »
Balzac, dans une lettre à Chapelain, en date de septembre 1638, nous laisse voir la différence qu’il est esquitable de faire entre certaines Précieuses et la marquise connue sous le nom d’Arthénice. Il veut parler d’une vilaine pédante qui tient assemblée, et s’exprime en ces termes :
« Monsieur, c’est à mon gré une belle chose que ce sénat féminin qui s’assemble tous les mercredis chez Mme**\ Il y a longtemps que je me suis desclaré contre cette pédanterie de l’autre sexe et que j’ay dit que je souffrirois plus volontiers une femme qui a de la barbe qu’une femme sçavante… tout de bon, si j’estois modesrateur de la police, j’envoyerois filer toutes ces femmes qui veulent faire des livres ; qui se travestissent par l’esprit ; qui ont rompu leur rang dans le monde. Il y en a qui jugent aussi hardiment de nos vers et de notre prose que de leur point de Gennes et de leurs dentelles… On ne parle jamais du Cid, qu’elles ne parlent de l’unité du §ujet, de la reigle des vingt-quatre heures. — 0 sage Arthénice ! que votre bon sens et votre modestie valent bien mieux que tous les arguments et toutes les figures qui se débitent chez Mme *** »