Page:Uzanne - Son altesse la femme.djvu/128

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

dantes, de maritornes littéraires, de prétentieuses, d’incomprises, d’insoumises, d’affolées, de névro- siaques, Précieuses grotesques et romancières d’a- ventures qui, souvent, dans la crainte d’estre taxées de bas bleus escrivent aux meschants petits La Bruyère de la presse journalière : « Venez me voir, cher confrère, je vous recevray les jambes nues. »

Cette incursion faite dans la modernité pré- cieuse, revenons en arrière, au Royaume de Coquet- terie, à l’amour délicat mis à la mode dans les cénacles d’autrefois, à cette carte du Pais de Tendre, dont Mlle de Scudéry, la Vierge du Marais, comme la nommoit Furetière, nous a dressé le très curieux itinéraire dans sa bizarre Clèlie, et dont je vay tascher d’indiquer le tracé principal :

« La première ville située au bas de la carte est Nouvelle amitié. Comme on peut avoir de la ten- dresse pour trois causes différentes, ou par une grande estime, ou par reconnoissance, ou par incli- nation, on y a establi trois villes de Tendre sur trois rivières qui portent trois noms, et on a fait aussy trois routes différentes pour y aller. Si bien que, comme on* dit Cumes sur la mer d’Ionie et Cumes sur la mer Tyrrhène, on dit aussy Tendre-sur-Incli- nation, Tendre-sur-Estime, Tendre-sur-Reconnois- sance. Cependant comme Clélie a présupposé que la