ni d’originalité dans la conception, ni d’esprit de facture ; le texte, typographiquement parlant, est d’un tirage noir qu’on ne saurait que louer sur ce papier glacé et satiné ; bref, le volume est agréable d’aspect. Mais venons, soupire-t-il, à ces chromo-gravures hors texte qui ont la prétention de reproduire un procédé cher à nos pères et à Debucourt en particulier… Ici le jeune client sursaute… — Ratées ! s’écrie-t-il nerveusement… ratées ! déplorablement ratées !… Quoi, ce sont là ces aquarelles qui devaient si bien faire avancer l’art du livre d’un pas en avant ?… Franchement, cela ne réalise pas ce que j’avais espéré ; il y a dans l’interprétation une imperfection sensible, un je ne sais quoi de mou, d’indécis, de flou qui est regrettable ; les noirs forment des salissures grises, il y manque de la vigueur, du brillant, du fini, de la grâce et de la légèreté dans les lavis et les demi-teintes… Très fâcheux vraiment, car sur dix de ces gravures en couleurs, signées de maîtres, six au moins approchent de la parfaite harmonie de tons. — Et d’un geste il repose le livre sur la table. — De l’intérêt de l’œuvre littéraire même…, pas un mot.
Le libraire approuve… « On ne sait qu’inventer, dit-il, pour faire du nouveau et séduire le public ; mais il faut avouer qu’on réussit bien rarement. » Aussitôt la critique s’accentue, on passe en revue les ouvrages de luxe ; on demeure d’accord qu’il s’en publie un trop grand nombre, que la production