cule et se cabre à ses côtés… Elle, déjà savante sur les conséquences, le conjure de prendre garde. Elle se dit qu’après tout il faut bien céder…, et puis, qu’importe !… puisque peut-être on se mariera.
C’est au grand pouls de la nature que l’amour bat aux champs !
Peu à peu la fillette s’aguerrit et les rameneux se succèdent à son cou, le long des sentiers, au retour des danses ; elle ne songe même plus à repousser les assauts, elle glisse à volonté sans essayer de se retenir, étouffant ses rires, ses soupirs et ses cris dans la nuit ; elle a toutes les lassitudes, toutes les passivités de la femelle, parfois aussi l’indifférence de la poule maîtrisée par le coq. Elle se relève un peu chiffonnée, rouge et muette, décontenancée, sens dessus dessous, donne un coup de main à ses cottes, pleines de poussière, d’herbes sèches, de petits chardons et tous deux, silencieux, confus, reprennent leur marche avec plus d’accablement près des grands peupliers qui bruissent agités par le vent, en côtoyant les ruisseaux qui traînent leurs murmures en glouglous et leur susurration sur les rochers. L’effraie ou la hulotte lancent leurs cris dans les ténèbres ; au loin les chiens des métairies jappent longuement et se répondent de la hauteur