Page:Uzanne - Son altesse la femme.djvu/331

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Gloire à la femme ! ange ou démon, car elle seule nous aide à vivre, alors même qu’elle nous fait mourir ! — On ne saurait trop écrire sur cette Altesse puissante, car sa beauté victorieuse traîne le monde avec elle, et cette beauté est plus variable que les modes, plus dissemblable que le caractère des peuples, plus changeante que les idées ; elle va du joli au merveilleux avec une gradation si fine que l’œil de l’homme sera longtemps encore atteint de myopie lorsqu’il voudra analyser les nuances infinies qui forment l’arc-en-ciel du beau féminin.

— Les femmes s’attachent plus étroitement par les douleurs que par les plaisirs. Ce sont les dou- leurs qui marquent les étapes de la passion. Il y a du fanatisme, même de l’illuminisme dans l’amour profond qui grandit, s’épure et se fortifie dans les tourments. La femme amoureuse, avec son âme de fakir, veut souffrir de ce qu’elle aime et pour ce qu’elle aime. Les hommes à tempérament d’inquisiteur, les Torquemada frottés de sadisme, sont le plus souvent les demi-dieux qu’elles idolâtrent.