Page:Uzanne - Son altesse la femme.djvu/344

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tent en elles ;., demain, songent-elles, qu’adviendra-t-il ?__ m’aimera-t-il ?… où sera-t-il ? — On dirait que l’heure présente disparaît entre les souvenances du passé et les affolants épeurements de l’avenir.

Dans le duo des souvenirs, qui de nous n’a senti murmurer à son oreille la douce ritournelle des premières caresses : « Te souviens-tu, aimé, de ce jour où tu me pris la main si tendrement… Il me semble que jamais je n’aurai une plus vive commotion !… »

Il nous vient parfois à l’idée qu’une femme ne nous aime qu’en proportion de ce qu’elle nous a aimé jadis… — Ah ! petit cerveau fluctuant où notre regard se noie !

— Est-il une femme qui n’ait rêvé d’être aimée éperdument d’un homme de génie ! — Que d’erreurs et de folies n’a pas causées ce désir idéal ! — Le génie a mille faces, sous un colossal Bonnet d’égoïsme. Un grand homme est bien petit vu de près ; sa caractéristique la plus curieuse est la naïveté. La "naïveté est une des pondérations du génie qu’elle aide à vivre ; c’est son véhicule. Tels, ces géants qui ont des sourires d’enfant, des gestes gauches, des allures