Page:Uzanne - Son altesse la femme.djvu/47

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moy de ta maletè ! — Tous deux irons ainsy en Ves- pace au dessus des villes et de la terre, en les vuides campagnes de Yaer, comme l’aigle bicéphale, nous meslant parmy le bruict des vens ; tous deux sacquebuteront en exemple de Sathan semant les mondes et les germes des grevances voluptueuses… Estreins moy, mon maistre evocquateur t si doulx sera mon vol que bercé te cuydras en un resve ; ie suis d’ores la quenouille où sont filez tes jours, ie suis ton essence de vital fluilde, ta mie succube, o mon incube ! — Aux festinz de Belz tu es convié et attendu… Ne quitte point ton hippogryffe, mon ca- valcadour ; Vheure est proupice, le mystère empoupe nos âmes… Iehan, tu es mien ; le hibou piaulard nous invite…, viens, ma Chouse… !


Manigarole, fasciné, sentit sourdre en luy une flamme incognue ; il se dressa et accola sa cavale, se voyant soubdain emporté dans le silence de la nuict, puis se veit en ung pré parmy grande assemblée de demoniacques meslez et furieulx, tandis que sa chiére compaigne s’estoit soubs luy transmutée en un loup hideux et puant. Moult sorciers dansoient en cryant : Har, har, dyable, dyable…, faulte ici, faulte là, iouë là ; d’aultres disoient : Sabbath, haussant les mains et ballays en hault pour donner tesmoignaige d’alaigresse ; d’aultres encore, filles, femmes et daemons se tenoient par la main en hou-