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À CELLE QUI NOUS DEVANCE

Pardonne-moi si par instants
Le sombre désespoir m’effleure,
Et si les yeux fermés, je pleure,
Sans voir la main que tu me tends.

Tandis que dans la nuit j’entends
Avec angoisse sonner l’heure,
Tu montres une aube meilleure,
Loin des nuages inconstants.

Lorsque je me crois délaissée,
Pleine d’une crainte insensée,
Quand je pense être sans secours,

Et que ma peine est indicible,
Devant moi tu marches toujours,
Le doigt levé vers l’invisible.