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Page:Véga - Les présences invisibles, 1932.djvu/176

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planète hier ou il y a dix ans, vingt ans, un siècle, trente ou cinquante siècles ? Une pauvre âme n’est-elle pas perdue parmi ces foules, au milieu de ces mondes, dans ces espaces infinis dont le silence effrayait le penseur et semble si lourd à nos cœurs charnels ?

Nous raisonnons ainsi puérilement parce que nous sommes assujettis encore aux lois écrasantes dont la mort nous affranchit. Les âmes ne vieillissent pas comme les corps ; elles n’ont pas la même manière de compter les jours et les heures. Il y a pour elles d’autres façons de se mouvoir, de se réunir, de communiquer. Lesquelles ?

Nous ne pouvons encore le savoir, mais nous le pressentons. Nous disons déjà : Plus prompt que la pensée, cette pensée jaillie de nous-même qui parcourt les cieux plus rapidement que la chaleur, la lumière, l’electricité, Cependant le rayon de soleil qui vient nous réchauffer et nous éclairer, traverse d’immenses étendues sombres et glacées ; des millions d’yeux le contemplent en même temps :

Chacun en a sa part et tous l’ont tout entier.
(V. Hugo.)