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Page:Véga - Les présences invisibles, 1932.djvu/182

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« On doit bien s’ennuyer dans le ciel si on passe toute l’éternité assis en rond sur des chaises à chanter des cantiques… » Et naturellement, devant une pareille perspective, elle souhaitait d’y arriver le plus tard possible, ainsi que nombre de braves gens qui, sans l’avouer si naïvement, ne se forgent pas de la Jérusalem céleste une idée beaucoup plus séduisante. D’autres, harassés par cette vie, ne sont tentés que par la promesse du repos et ils déclareraient volontiers qu’un Eden où il leur faudrait encore travailler, n’aurait pour eux rien de béatifique.

Et cependant, sur celle terre même, quoi de plus joyeux qu’une activité facile et féconde, de plus exaltant qu’un chant d’amour, un hymne de victoire ? Car le travail n’est pas la punition du péché, comme on le répète souvent. Dieu avait mis l’homme innocent et heureux dans le paradis terrestre pour le cultiver, c’est-à-dire y travailler, et la conséquence douloureuse, le châtiment du péché fut de rendre le travail pénible et ingrat. L’oisiveté ne saurait donc être la récompense des justes. Les élus, compagnons de service des anges, remplissent le même ministère, glorifiant Dieu, consolant, assistant leurs frères