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Page:Véga - Les présences invisibles, 1932.djvu/199

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les immortelles amitiés

LA BÉNÉDICTION

Seigneur, clarté suprême et tendresse infinie
Je suis seul à présent devant ce grand labeur
Que nous accomplissions avec tant de bonheur,
Dans une si profonde et si douce harmonie.

Je suis sourd à la voix qui blasphème et qui nie,
Mais je crains d’être un pauvre et faible moissonneur
Qui néglige sa lâche et vous fait peu d’honneur,
De ne guère accomplir ma mission bénie.

Soyez mon aide, ô Dieu de lumière et d’amour !
Quand l’automne et la nuit menacent alentour,
À l’heure où du sang pleut des brumes déchirées.

Dans la splendeur mystérieuse du couchant,
Permettez que sur moi descende comme un chant
La bénédiction des âmes délivrées.