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Page:Véga - Les présences invisibles, 1932.djvu/203

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comment nous les faisons revivre ici-bas

La douce et consolante expérience de Pascal est à notre portée ; en nous réunissant à ceux qui aimaient nos disparus dans a même pensée, la même tendresse, le même regret et le même désir, nous évoquons nos bien-aimés à tel point que nous avons l’impression qu’ils vivent encore au milieu de nous, le sentiment très vif et frappant de leur présence. Il ne s’agit là d’aucune manifestation matérielle, d’aucun phénomène de spiritisme, mais d’une évocation toute spirituelle et morale. Le seul magnétisme est celui de l’affection et de la douleur partagées, le courant unique, celui d’une profonde sympathie. Et l’effet bienfaisant, réconfortant, n’a rien d’illusoire. C’est aussi un miracle de l’amour.

On ne saurait, à proprement dire, l’expliquer, les faits d’ordre surnaturel ne s’expliquant guère.

Il me semble pourtant que les innombrables témoins invisibles dont nous sommes entourés, cherchent souvent, si ce n’est toujours, à se révéler à nous, que l’obstacle à cette communion entre eux et nous ne vient pas d’eux, mais de nous, de notre incrédulité, de notre indifférence ou de notre timidité, de nos appréhensions. Nous sommes distraits, enfoncés dans les préoccupa-