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comment nous les faisons revivre ici-bas

XXVIII

L’ASCENSION : ACCEPTER

Fréquemment, après un grand deuil, le déchirement de la séparation, l’angoisse atroce et comme apeurée de la solitude subite, sont atténués au bout d’un temps plus ou moins long par le sentiment intense d’une communion mystérieuse avec le disparu. On le contemple par les yeux de lame, on entend sa voix ; en toute circonstance, l’être chéri nous apparaît ; nous écoutons ses réflexions, ses conseils, les mots tendres qu’il nous murmurait… Puis, peu à peu, à mesure que la plaie saignante se cicatrise, que le vide se comble, il semble que la chère présence se fasse plus vague, plus lointaine, que la vive image s’efface…

L’isolement revient, on s’y résigne, content