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les présences invisibles

TU PEUX VENIR

Tu peux venir sous un babil sévère et rude,
Le visage caché par un capuchon noir,
Spectre de la misère et de la solitude :
Nous savons que tu es la lumière et l’espoir.

Mystérieux Ami dont nous cherchons l’étreinte,
Nous le reconnaîtrons quand tu nous frapperas ;
Pour fuir l’angoisse et triompher de toute crainte,
Nous nous réfugierons éperdus dans tes bras.

Lorsque tu nous a pris notre trésor suprême,
À nos cris, nos sanglots, lorsque tu semblais sourd,
Implacable et muet ainsi que la mort même,
Nous n’avons pas douté de toi ; tu es amour.