d’y attacher trop d’importance, de les prendre comme de sûrs espoirs ou des articles de foi. Car on risque de tomber dans de décourageantes erreurs ou de grossières superstitions, de sombrer même dans la démence.
D’excellents chrétiens les nient péremptoirement et seraient même disposés à s’en scandaliser comme d’une illusion diabolique ; d’autres y croient ermement. De même, certains incrédules sourient et lèvent les épaules, tandis que des gens rebelles à tout dogme religieux, admettent volontiers la réalité des songes les plus extravagants et des fantômes les moins vraisemblables.
Il me semble que tous seront d’accord pour apprécier le bon sens parfait et la sincère piété des lignes que je vais citer.
Elles furent écrites cependant à une époque et dans un pays de foi rude et intransigeante, l’Espagne du xvi° siècle, et adressées à la plus mystique des religieuses par un prêtre surnommé l’apôtre de l’Andalousie, Jean d’Avila, qui d’après ses contemporains, saint Pierre d’Alcantara et saint François Borgia, possédait le don de contemplation sublime, celui des miracles, celui de prophétie et de discernement des esprits.