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jésus ressuscitant les morts

de la croix. « Ne pleure pas ! » Comme l’on sent dans le cœur divin le retentissement d’une telle détresse ! Ce fut là tout le discours qu’il prononça. Quelle promptitude à tarir ces pleurs, à les changer en bonheur éperdu !

Mais ensuite, près de la tombe où gît son ami, le Rédempteur semble s’émouvoir encore davantage. Cette fois, il n’est pas en présence d’un corps dont le souffle vient de s’envoler, effigie gardant l’empreinte de l’âme. Toute l’horreur du sépulcre est devant lui, toute l’angoisse des survivants au bord du gouffre dans lequel a sombré leur bien-aimé. Le Vivant va remporter une nouvelle victoire, il le sait et que bientôt il vaincra pour jamais la terreur suprême. Cependant la pitié lui remplit l’âme au point d’en déborder ; il frémit en entendant les sanglots des sœurs désolées, il ne dit plus : Ne pleurez pas ! Il pleure lui-même et c’est ainsi qu’il répond à l’appel de ses amis : « Viens et vois. »

Il voit et ses larmes coulent, non point seulement sur les malheureux qu’il va consoler… Au delà de ce tombeau dont il fera jaillir la vie, il voit sur toute l’étendue de la terre et dans tout le cours des siècles, toutes les autres tombes, tous