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Page:Véga - Les présences invisibles, 1932.djvu/62

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toire : « Celui qui voudra sauver sa vie le perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la trouvera. » (Matth., xvi, 25.) Impossible d’enseigner plus nettement que la mort est une apparence, une chose passagère à laquelle l’essence même de l’être doit se soustraire par le sacrifice voulu ou accepté de ce qui en lui n’est pas immortel. Dans un autre texte de l’Evangile, une idée semblable apparaît sous une forme affectueuse et familière : « Je vous dis, à vous qui êtes mes amis : Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui, après cela, ne peuvent rien faire de plus. » (Luc, xii, 4.)

Quel contraste entre la simplicité de l’expression et la grandeur de la pensée ! Jésus parle avec la tendresse du Fils de l’homme et la majesté du Fils de Dieu. Il marque la limite du pouvoir humain, de cette force matérielle qui nous épouvante… Elle écrase le corps ; le reste lui échappe.

Combien de fois, pendant cette guerre atroce, n’en avons-nous pas eu la preuve ! Toutes les découvertes de la science, toutes les puissances de l’argent et de la chair se coalisaient pour anéantir la résistance de quelques soldats, souvent épuisés de fatigue, affamés, altérés, sou-