devez être bien aise que je m’amuse, surtout
avec profit.
— Mais, ce brutal, comme il s’y est pris ! Ah ! si j’avais été plus fort !
— Vous auriez fait une sottise, j’aurais perdu douze louis, et à l’âge du valet de chambre vous en auriez fait autant ; d’ailleurs le confident du comte vaut bien le jockey de Rosine. Mais parlons d’autre chose. Combien de fois cette nuit à ma chère Fanchette ? soyez vrai.
— Je ne m’en souviens pas, je pensais à vous.
— Cela est galant pour moi, mais peu pour elle ; il faut toujours être sincère avec les femmes ; eh bien, elle me le dira, si vous ne le faites pas.
— Je crois, belle maîtresse, cinq petites fois.
— Ah ! ah ! ah ! Je ne savais pas ce que c’est que des petites fois ; apprends-moi cela, Fanchette, puisque tu les a reçues.
— Ma foi, madame, je ne sais ce qu’il veut dire, à moins qu’il ne trouve que rester un quart-d’heure sur une fille à chaque séance, ce soit peu de chose.
— Me voilà instruite : Honoré, la première fois que tu me le feras, comme tu me dois la préférence, tu y resteras seize minutes.
— Une heure, si je puis, belle maîtresse… ce n’est pas que je ne sois très obligé à Fanchette, et qu’elle me mérite beaucoup, mais je