Page:Vénus en rut, 1880.djvu/120

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
111
VÉNUS EN RUT


sachez qu’avec de la patience et de la salive, un éléphant baiserait une mouche.

Il présenta la tête de son vit, qu’il insinua avec peine ; puis, gagnant du terrain, pouce à pouce, m’accablant de caresses, pour m’empêcher de me plaindre, s’étant logé, en entier, certain de la victoire, il s’arrêta un moment, pour faire prendre forme au joli étui dans lequel il se trouvait : ce merveilleux bijoux qui reçoit tous les noms qu’on lui donne, se trouvant au point que nous le désirions, mon prieur s’agita d’abord moelleusement, plus vite, enfin il employa tant de forces que je le trouvai très supérieur au fameux valet de chambre : mon conin était si exactement rempli de son vit majestueux, qu’il eut autant de peine à en sortir que d’autres à y entrer. Il me le mit quatre fois, avant souper, et appela ce régal un petit goûter.

Fanchette me demanda comment je me trouvais de mon nouveau mari.

— Divin, lui répondis-je, va, petite, tu en essayeras.

— Ma foi, madame, il me tente plus que l’abbé ; il ne me fera pas de propositions déshonnêtes ; je suis assez noble pour me donner gratis.

Le souper de Valence valut celui de Montélimart ; ma Fanchette y fut aussi gaie que moi : on avait mis le couvert dans ma chambre ; nous n’étions servis que par Honoré. J’assurai le