de bataille : comme il ne comptait pas y revenir,
il prit haleine ; dans ce moment de repos Fanchette
me dit :
— Ah ! madame, comment avez-vous pu souffrir ?…
— Comme toi, mon enfant, avoue que tu voudrais être tous les jours punie de même.
Tapefort répondit :
— Elle le mérite, pour s’être plainte de mes services.
Et, sans différer, il le lui fit une seconde fois : puis il la remercia de sa complaisance ; et comme il savait qu’elle était plaisante, il lui dit :
— Si on vous demandait, Fanchette, ce que je vous ai fait, que répondriez-vous, en bon français ?
— Que vous m’avez supérieurement foutue, et que je m’en souviendrai… Mais je me reproche d’avoir volé ma maîtresse ; à présent je ne suis pas de trop et je vous aiderai ; l’eau doit lui être venue à la bouche pendant notre action ; buvez ce verre de Rota, et songez qu’il est près de minuit.
Tapefort, restauré, recommença ses attaques ; je me livrais avec un courage toujours renaissant, il était inépuisable ; la plaisanterie avec Fanchette l’avait mis en gaieté ; il voulait que je fisse les mêmes mines qu’elle, au moment décisif : je lui dis que je me croyais assez petit diable sans copier personne.