VÉNUS EN RUT
OU
VIE D’UNE CÉLÈBRE LIBERTINE
Tu veux, ma chère Folleville, que, pour exciter ton tempérament, je t’offre un crayon de mes aventures, que je t’apprenne par quelle gradation j’ai mérité une supériorité sur mes égales, et comment de l’obscurité où le sort m’avait placée, j’ai su parvenir à donner des plaisirs aux grands et à en recevoir des mortels les plus aimables. Tes désirs seront satisfaits : plus accoutumée à jouir qu’à combiner des phrases, tu ne trouveras pas mon style assez chaud, eh bien ! je te permets d’enchérir sur mes idées ; avec le feu de ton imagination et celui de tes sens, tu seras une Laïs très à la mode, et mon élève me primera avant peu. Si les portraits que je trace excitent ton amant à les réaliser, j’en serai flattée, et tu n’en seras pas plus mal. Je te crois trop mon amie pour publier mes petits