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VÉNUS EN RUT

Alors je pris une fiole d’un balsame excellent ; j’en frottai la tête du vit de mon cher Honoré, car je lui conserverai toujours ce titre, et lui dis d’en glisser, avec le bout du doigt, dans la jolie fente de celle qu’il allait, à peu près, initier aux mystères de l’amour.

Son attouchement procura à cette aimable fille une sorte de délire, je vis qu’il fallait en profiter ; je conduisis le trait d’Honoré, et lui dis d’aller doucement, et de ne pas enfoncer plus de deux pouces ou que je le retirerais. Pour être assurée d’une obéissance si difficile et pour augmenter sa raideur, je saisis son vit de la main droite et je l’empoignai de manière qu’il ne pouvait aller plus avant, afin de ne pas manquer à ma promesse envers le chevalier, bien certaine que la petite et lui se raccrocheraient un jour. Aux premiers coups, Joséphine trouva la chose excellente, la nature lui apprit mieux que mes leçons à repousser l’assaillant ; elle s’impatientait de ne le pas sentir pénétrer plus avant ; je lui dis pourquoi je m’y opposais, elle en fut fâchée, cependant elle tira le meilleur parti possible de cette première attaque ; elle se pâma plusieurs fois, Honoré l’inonda deux, ce qu’elle sentit à merveille, et je fis baisser la toile. Les jeunes gens se comblèrent de caresses et se promirent de s’avoir sans réserve. La demi-savante attendit le lendemain, avec impatience, pour