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VÉNUS EN RUT

Je me mis à cheval, soutenue sur lui.

— Et mon éponge, où est-elle ? Chevalier, il faut tout vous apprendre ; à son défaut, une jolie femme se sert, avec avantage, de la main de son amant ; ôtez votre habit (nous étions en juillet.)

Il montre le bras le plus blanc, mais le plus nerveux, et le plongeant dans ma cuvette, je conduis son expérience et lui procure des sensations que je partage ; ses attouchements me jetèrent dans une espèce de convulsion qui l’effraya ; un regard enflammé le rassura.

Cette toilette finie, je montai sur mon lit ; il m’y suivit aussitôt ; quatre bougies placées avec intelligence donnaient un jour égal et ne formaient point d’ombres, afin qu’il pût découvrir tout à la fois : le chevalier, dans mes bras, dévorait tout, et ne jouissait de rien ; je lui dis alors :

— Mon ami, les forces de l’homme, quoique proportionnées aux désirs, s’énervent par une trop longue attente, comme elles augmentent par d’heureux accroissements ; de plus, les femmes à tempérament n’aiment pas à languir ; sachez donc connaître quand l’ivresse de leurs sens est parvenue à vous céder la victoire ; dès qu’une maîtresse est livrée sans réserve telle que je la suis, il ne vous est plus permis de différer vos plaisirs communs ; mais puisque vous aimez