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VÉNUS EN RUT


espèce de brouette ; et, montrant son envie de me servir, pendant que mon ami me l’enfonçait rapidement, elle le poussait de toutes ses forces en suivant ses coups, afin de l’engager à ne pas quitter prise.

Nous fûmes plus d’une heure étroitement entassés, même vigueur de part et d’autre : toujours nouvelle complaisance, pourquoi faut-il enrayer malgré soi ?

Il était déjà tard ; j’avais une visite indispensable que je ne pouvais éloigner, je sortis ; je laissai Fanchette glaner un peu ; après une moisson aussi fructueuse, elle avait mérité quelques bagatelles, et son tempérament, allumé par l’exemple, exigeait un soulagement que notre invincible héros ne lui refusa pas, mais dont il fut économe ; il m’attendait après souper. D’ailleurs, n’étions-nous pas au pair ! S’il avait dit deux mots le matin à la friponne, tu sais ce que j’avais fait : si après son café il avait fourragé sa prairie, je n’avais pas été plus sage ; s’il voulait lui apprendre, en mon absence, quelque nouvelle posture avant de lui consacrer une partie de la nuit, j’avais encore à m’en faire donner par Francour.

Je dépêchai un brelan qui m’excédait, et de retour chez moi, je trouvai Francour, pour qui ma vue était toujours agréable ; nous soupâmes gaiement ; nous nous couchâmes. J’avais besoin