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CHAPITRE IV

SOUVENIRS DE L’EMPIRE.


Révolutions de l’esprit et de l’estomac français. — La danse sous l’empire. — Forioso et Ravel. — Dépenses de l’impératrice Joséphine pour modes et robes. — Les cafés et les restaurateurs. — Robert et M. de Chalandray. — Cambacérès et d’Aigrefeuille. — La table de l’empereur. — Un petit roman en correspondance. — Le baron Capelle et la grande-duchesse de Lucques et de Piombino. — Montrond. — Mademoiselle Bourgoin. — Les chevaliers à la mode. — Le tribunal de commerce. — Les défenseurs près ce tribunal. — La Bourse. — Les agents de change. — Mouvements de la Bourse pendant l’empire. — Les actions de la Banque. — La caisse Jabach. — Les banquiers. — Les lycées de Paris. — Les mystificateurs. — Le cabinet noir. — Le Palais-Royal. — Les fournisseurs de l’armée. — Paulée. — Ouvrard. — Séguin. — Ouvrard et Labédoyère. — Conclusion.


Les révolutions dont ce demi-siècle a été le témoin ne furent point seulement des révolutions de gouvernements et de dynasties ; elles suscitèrent encore les plus profonds changements dans nos idées, dans toute notre philosophie, dans notre littérature, dans nos mœurs, et jusque dans notre hygiène.

Aussi bien que notre esprit et que nos croyances, notre estomac se prêta avec souplesse à tous ces sens dessus dessous politiques, à toutes les innovations qui s’ensuivirent. Presque à chaque révolution, notre estomac changea de régime.

Cabanis avait dit sous l’empire : On pense comme on digère. On doit dire avec plus de sens et de vérité : On digère comme on sent et comme on pense. Dans la