A Sainte-Hélène, pendant les longues soirées d’hiver, l’empereur prenait souvent un de nos grands poètes dramatiques dans sa bibliothèque ; hésitant entre Corneille et Molière, il disait à sa compagnie bien peu nombreuse : « Irons-nous ce soir à la tragédie, ou à la comédie ? »
Le 3 mars 1806, l’empereur créait au Conservatoire de musique une classe de déclamation, et nommait comme professeurs Dugazon, Monvel, Fleury, Dazincourt, Talma et Lafon.
L’empereur exigeait que tous les membres de la famille impériale et les grands dignitaires de la couronne eussent leur loge au Théâtre-Français ; il donnait l’exemple en payant sa loge par année vingt et un mille francs. Nous avons pu nous assurer, dit M. Laugier, dans ses documents historiques si intéressants et si complets sur le Théâtre-Français, que la moyenne du prix des loges louées à l’année était de douze mille francs par mois, soit cent quarante-quatre mille francs par an.
Plusieurs régiments de la garde étaient souvent passés en revue par l’empereur, le dimanche, dans la cour des Tuileries. L’empereur, à une de ces revues, aperçoit dans la foule mademoiselle Mars, il pousse son cheval, franchit le piquet de gardes qui empêchait le public d’approcher, et dit à mademoiselle Mars, avec la plus gracieuse bienveillance : « Vous nous rendez les visites que nous avons tant de plaisir à vous faire au Théâtre-Français. » Cette scène désigna mademoiselle Mars à