Le Comité Central de la garde nationale a prouvé jusqu’au bout son esprit libéral et son impartialité, son respect de la souveraineté du peuple et du suffrage universel. Sa loyauté a été égale à sa modestie et à son désintéressement.
Le même jour, afin de donner une nouvelle preuve de sa modération, il faisait mettre en liberté le général Chanzy.
Le Comité Central aurait, s’il avait été moins porté aux mesures de clémence, parfaitement pu retenir cet officier supérieur de l’armée, et même le faire condamner, car il avait la preuve que le général Chanzy était venu avec son armée dans l’intention d’organiser la résistance contre le Comité Central, et de conspirer contre lui avec Thiers, Jules Favre, Saisset, Schoelcher, Langlois, et tous les renégats du Quatre-Septembre.
Mais le Comité Central feignit d’oublier ou d’ignorer ce crime, la clémence, presque toujours bonne conseillère, l’emporta dans son esprit, et nous l’en félicitons bien sincèrement. C’était une manière aussi généreuse qu’intelligente d’honorer le scrutin du 26, et de préparer sous les meilleurs auspices l’avènement du nouveau pouvoir.
Les élections ont donné raison aux partisans de la Commune ; les candidats dévoués à cette dernière ont en effet triomphé dans tous les arrondissements, excepté dans les 1er, 2me, 9me, et 16me, où les conservateurs l’ont emporté.