électeurs parisiens du 26 mars et les travailleurs-prolétaires du monde entier attendaient de la Commune.
Cette dernière avait certainement conscience de sa mission importante, mais il n’en était pas toujours ainsi de ceux qui se croyaient autorisés à parler en son nom. Voici un article publié dans le Journal Officiel, et qui prouve suffisamment que son auteur n’avait pas une idée bien juste de l’esprit de la Révolution du 18 mars et des conséquences de cette dernière :
“ Tout mouvement politique, ” dit-il, “ qui ne porte pas en soi une idée nouvelle, créatrice, féconde, ou qui, portant cette idée, ne fait pas surgir aussitôt des hommes capables de la dégager et de la défendre, est condamné, même après un éclatant triomphe de la force, à avorter misérablement. ”
Ceci est très-vrai, mais citons la suite de cet article et voyons si les idées qu’il renferme sont aussi justes que celles que nous venons de reproduire :
“ Ces hommes de réflexion profonde et d’action rapide se trouvèrent prêts aux premières journées de 1789. Aux mouvements instinctifs, tumultueux de la foule, ils donnèrent l’âme, l’intelligence, la vie enfin ; ils en firent des mouvements humains, philosophiques pour ainsi dire, et en quelques mois la foule instinctive était devenue un grand peuple, conscient de lui-même, le peuple de la Révolution.