dans la journée du 3, les chances de la guerre n’avaient pas été trop défavorables à ce coup d’audace téméraire ; si l’arrière-garde des colonnes de Bergeret et de Flourens avaient battu en retraite sous le feu du Mont Valérien, le gros de ces deux corps avait réussi à doubler cette forteresse et à s’avancer sur les routes de Versailles.
Si le centre, commandé par Duval, avait été bien approvisionné de munitions et surtout de vivres, s’il eut été soutenu par l’aile droite et par l’aile gauche, et s’il eut été renforcé par la réserve et des troupes fraîches, il est certain qu’il eut réussi à atteindre son but. Jusqu’à deux ou trois heures de l’après-midi il avait remporté de véritables succès sur l’armée de Versailles, qu’il avait forcée à la retraite sur plusieurs points et dont il avait réduit plusieurs des batteries au silence.
Le mauvais service des munitions et des vivres a aussi beaucoup contribué à l’insuccès final de la journée. La plus grande partie des gardes nationaux n’ont eu pendant trois jours d’autre nourriture que trois mauvais biscuits. Les vivres manquaient complètement ; sur le plateau de Châtillon il n’y avait pas d’eau ; les gardes nationaux souffraient beaucoup de la soif et de la faim. L’intendance, déjà très-mal organisée pendant le siège, après le 4 septembre, était encore beaucoup plus défectueuse depuis le 18 mars.