sont blessés. Les vénérables des loges maçonniques s’avancent seuls sur les remparts, où ils vont planter leurs bannières, symboles de paix, sous le feu de l’ennemi. Quelques-uns sont blessés. Quelques étendards sont troués par les balles ; l’un d’eux a sa hampe brisée.
La bannière blanche de Vincennes, sur laquelle on lit : “ Aimons-nous les uns les autres ” flotte au vent. Sans doute que les sicaires versaillais lurent avec une longue-vue son admirable et fraternelle légende, car le feu fut suspendu et les projectiles cessèrent de tomber.
Quarante délégués environ s’avancèrent alors sur la route de Neuilly vers la barricade de Courbevoie, gardée par des gendarmes. Le général Leclerc les reçut en avant du pont et les conduisit auprès du général Montandon, commandant supérieur de la division qui occupait Courbevoie.
Cet officier supérieur, Franc-maçon lui-même, accueillit les délégués avec courtoisie, et il les engagea à envoyer trois d’entre eux en députation auprès de M. Thiers ; ce qui fut fait.
Le bombardeur de Paris fit l’accueil le plus dur et le plus glacial aux hommes dévoués et humains qui avaient bravé ses bombes et ses obus pour arrêter l’effusion du sang, et mettre un terme au fratricide qui ensanglantait la France.
“ On ne traite pas avec des rebelles, ” répéta-t-il ;