bandits savouraient d’avance la jouissance. Dans ce but nous nous rendîmes rue Haxo, numéro 145, à Belleville, au siège de la division du génie auxiliaire de la Commune, où se trouvaient plusieurs officiers de cette arme. Nous traçâmes alors sur le plan de Paris toutes les barricades dont la construction était nécessaire à la défense des quartiers de la Villette, Belleville, de Ménilmontant et de Charonne, dont les défenses stratégiques étaient loin d’être suffisantes. Ainsi, par exemple, depuis la place du Château d’Eau jusqu’à la porte de Romainville, il y avait à peine quelques barricades à l’entrée de la rue de Paris, Belleville. Toute le reste était à découvert. La route militaire le long des remparts, depuis le bastion 10 près de la porte de Vincennes, jusqu’au bastion 27 à côté du canal de l’Ourcq, n’était pas suffisamment barricadée, de telle sorte que Belleville et les arrondissements environnants étaient à la merci d’une marche rapide de l’armée des envahisseurs le long des fortifications ; ils pouvaient non-seulement être forcés par devant, mais encore être tournés et pris par derrière si l’armée de Versailles suivait le chemin stratégique qui côtoie les fortifications ; et alors, c’en aurait été fait de la défense de Paris. Il fallait donc immédiatement remédier à ce danger pressant. Les ingénieurs du génie, auprès desquels nous étions délégués par le Comité de salut public, tracèrent de suite sur le terrain, en ces divers points,
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