Page:Vésinier - Histoire de la Commune de Paris.djvu/41

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tendue défense nationale ; il les placèrent sur leurs affuts, auxquels ils s’attelèrent et les conduisirent soit aux Buttes Montmartre, soit à la Villette, soit aux Batignolles, où ils les parquèrent et les mirent en batteries, les gardant soigneusement afin qu’ils ne puissent tomber au pouvoir des Prussiens ou entre les mains de la police, des anciens sergents de ville, des gendarmes, ou des gardiens de Paris, composant la majorité de l’effectif de l’armée de la capitale.

Comme nous l’avons dit ces canons appartenaient pour la plus grande partie à la garde nationale, qui les avait achetés avec le produit des souscriptions faites dans ses bataillons. Il était donc tout naturel qu’elle prit soin de son bien, de sa propriété.

Eh bien, qui le croirait, ce fut ce sentiment de conservation si naturel et si légitime qui servit de prétexte à M. Thiers et à ses collègues du gouvernement pour provoquer la guerre civile et pousser le peuple à l’insurrection.

Monsieur Ernest Picard, ministre de l’intérieur, publiait alors dans le Journal Officiel et faisait apposer sur les murs de Paris, une proclamation dans laquelle il incriminait la conduite de la garde nationale.

“ Les faits les plus regrettables, ” disait-il, “ se sont produits depuis quelques jours et menacent gravement la paix de la cité. Des gardes nationaux en armes et obéissant non à leurs chefs légitimes, mais