bombardaient les maisons à grande volée et d’une manière furieuse, sans la moindre pitié, ni le moindre souci des ruines immenses qu’ils accumulaient et des incendies qu’ils allumaient partout. Ils se réservaient seulement d’accuser leurs ennemis d’être les auteurs de tous les désastres épouvantables dont ils s’étaient rendus coupables.
La bataille a duré trois jours et trois nuits dans ce quartier, les 25, 26 et 27 mai. À la seule barricade de la rue Puebla soixante combattants du droit se sont fait tuer. Ils savaient, les héroïques martyrs, qu’ils combattaient pour la plus juste et la plus honorable des œuvres, celle de l’émancipation des travailleurs, à laquelle ils avaient depuis longtemps fait le sacrifice de leur vie et pour laquelle ils étaient glorieux de verser leur sang. Ce sont ces nobles et généreux sentiments qui les inspiraient et qui expliquent leur courageuse résistance. Ce n’étaient plus des combattants ordinaires, mais des héros sublimes versant leur sang pour la plus humanitaire des causes, puisqu’elle avait pour but de détruire le prolétariat, la misère et le paupérisme.
Les abattoirs, les docks et les entrepôts de la Villette situés sur le bord du canal, la grande scierie mécanique de M. Falck, ont été incendiés et complètement détruits par les projectiles des batteries versaillaises établies le long du canal sur le boulevard de la Chapelle, derrière les barricades de la rue