batteries les plus dangereuses, au pied du monument de la famille Demidoff. Ce ne fut qu’après le combat le plus acharné, après avoir massacré les canonniers sur leurs pièces et avoir fusillé presque tous les gardes nationaux, que le cimetière fut pris. Près de 6 000 cadavres jonchaient les avenues et les tombes. Beaucoup de fédérés furent égorgés dans les caveaux, sur les cercueils des morts, où ils s’étaient réfugiés et qu’ils arrosèrent de leur sang. Le massacre fut épouvantable.
À peu près en même temps la mairie du 20me arrondissement tombe au pouvoir du général Lamariouse. Le corps de Douay, ceux des généraux Faron et Clinchant, établissent des batteries pour enfiler les principaux débouchés par lesquels ils craignent que les gardes nationaux franchissent leur ligne de bataille, et en même temps ils canonnent la place Voltaire, la mairie du 11me arrondissement et l’église Saint-Ambroise.
Ainsi, dans la soirée du 27 mai, les Buttes Chaumont, le Père Lachaise, la mairie de Belleville et le boulevard Puebla étaient tombés aux mains de l’ennemi, avec un matériel considérable d’artillerie et plusieurs milliers de prisonniers, après d’horribles massacres, qui furent encore continués le lendemain 28. Quand ces trois importantes positions furent perdues, quand on n’entendit plus le bruit de leurs terribles et formidables batteries, la situation